mardi 11 juin 2013

Séminaire d’Oxygénation de l’ACMB - juin 2013

Après une saison 2012-2013 exceptionnelle rugbystiquement parlant, le bureau de l’ACMB, équipe invaincue depuis novembre, souhaitait marquer le coup et offrir un WE détente à ses valeureux membres.
Pour des raisons strictement matérielles, la Nouvelle Zélande étant trop loin et l’Ecosse trop pluvieuse la destination choisie fut l’Auvergne. La date retenue permettait également de communier avec le peuple arverne lors de l’éclatante victoire de l’ASM en finale du Top14 !
Le point de rendez-vous est fixé au Relay de la gare de Bercy, vendredi à 7h00 du matin avant de s’envoler par un TER Intercité direction Clermont. Aucun retard n’est permis la SNCF étant très avare en liaisons vers le pays Bougnat. Nos 12 hommes fraichement rasés, sac au dos (et valises à roulettes pour ceux qui savaient) partent à l’aventure pour une joyeuse randonnée de vieux scouts en mal de camping. Le trajet est direct en passant par Nevers, Moulin, Vichy, Riom….et finalement Clermont. Devant nos yeux ébahis par tant de charme, la ville jaune et bleue et un peu noire aussi nous ouvrait enfin ses portes. Le groupe s’organise, pendant que certains s’occupent de l’intendance, d’autres prennent possession du Centre d’hébergement Ethique Etape de Saint Ours, réplique de Marcoussis plantée au milieu d’une petite bourgade aux pieds des Volcans. Après un déjeuner dans le BarPMUTabacRelaiPosteRestaurant du village, on règle 2 ou 3 détails, notamment comment transporter une grille de BBQ prévue pour un régiment sur le sac d’Al, point topo, re-fixage de grille, petite photo de groupe et départ 3 heures après pour l’ascension des mâles béconnais.
 
Chose rare depuis 6 mois, le temps est avec nous, du moins il ne pleut pas, le petit groupe traverse joyeusement la belle campagne auvergnate puis les premiers contreforts et attaque enfin les pentes vertigineuses et glissantes du premier mont. Alors que la cordée suit la ligne de crête, le temps se couche, la nature se transforme et le paysage ressemble désormais plus aux Highland d’Ecosse, ni une ni deux la discussion glisse immanquablement sur la question existentielle : qui a pensé à prendre du whisky ? L’obscurité pointant il est grand temps de trouver un endroit pour le bivouac.  Après 3 hésitations,  2 aller-retours et 12 analyses différentes du sens du vent, tout le monde se met rapidement d’accord sur le lieu, un sous-bois moelleux entre deux monts. Les tentes sont montées en 2 secondes comme dans la pub, le feu est allumé puis déplacé en un temps record, 10 stères de bois sont ramassés, bref tout le monde s’y met et les autres discutent. Le campement est opérationnel il est à peine 19h: keskonfaitmaintenant ? Et là, Jeannot, béret sur la tête avec sa silhouette de contrebandier pyrénéen eut une idée de génie, « mes poulets, si on attaquait l’apéro ? » Ce fut certainement le tournant de ce we d’oxygénation !!!
 
 
Chacun ayant apporté une bouteille et en hommes d’expérience, nous savions qu’il fallait faire attention aux  mélanges, toute la stratégie résidait donc à consciencieusement respecter l’ordre de dégustation, whisky, blanc rouge, whisky, blanc, rouge etc etc… Après un tour de France des grands crus et des moins grands, la pluie ayant pris ses quartiers mais bien au chaud grâce à la ténacité quasi obsessionnelle de Mathieu à entretenir un feu digne des hauts fourneaux lorrains, nous dégustons un bon cassoulet aldigeois accompagné de chipo spanghero suivi d’un camembert de la région et de chamalo (pour ceux qui savaient). Les discussions vont bon train, le niveau intellectuel atteignant allègrement le 3 de Q-bI. Le monde est refait 10 fois et comme on n’entend pas les CRS chanter, FX (en bon père de factieuse) sort son carnet de chants, accompagné d’Aurélien dit le jukebox, des 80’s à la guerre d’Algérie, des prières scoutes à Sardou, des chansons à boire à Jean Pax… tout le répertoire y passe. Soirée également pleine d’enseignements où l’on apprend grâce à Emeric que dans la vie il ne faut jamais se séparer de sa bite, de son couteau et d’un bon rouleau de chatterton, que si Stéph  est aussi assidu à rédiger sa thèse qu’il ne l’est dans la picole il devrait avoir les félicitations du jury haut la main ou encore grâce à Guillaume que sauter au-dessus d’un feu de 1.5 mètres quand on a 5g bein ça brule, ou que si vous voulez construire un missile M51, un drone ou un A380 adressez-vous à Mathieu, tellement bavard qu’il vous saoulera plus surement qu’une fiole de gnole de l’Aisne ! Progressivement la petite troupe s’éclaircit et regagne les tentes, on entend toujours pas les CRS chanter mais 4 ou 5 irréductibles veilleurs tiennent toujours. …bref sangliers, hamsters, chevreuils et volcans n’ont pas du beaucoup dormir cette nuit-là.
 
Le lendemain matin la brume accroche les sous-bois et les têtes, les campeurs se lèvent et découvrent  les vestiges du soir : un concombre entier planté dans la terre, une bouteille cassée ou une demi saucisse baignant dans un fond de Gamay témoignent de la violence des combats. N’en déplaise à Mittal et la pluie qui est tombée toute la nuit, on se réchauffe autour du feu qui couve toujours. La panique s’installe parmi les premiers levés, nous n’avons aucuns récipients pour chauffer l’eau ! Vous qui n’êtes pas venu, si comme nous vous voulez apprendre à faire du café chaud, simplement avec un feu, des gobelets et une bouteille d’eau en plastique, rendez-vous l’année prochaine, Guillaume vous montrera! Petit dej avalé, sac de couchage roulé et tentes pliées en 20 minutes pas comme dans la pub, nous sommes tous prêts à partir et nous attendons Al .
 
Les poches des yeux encore lourdes mais les poches des sacs allégés de tous liquides, une matinée de marche avec un temps plus clément, la randonnée cela ne s’invente pas s’achève par une dernière ascension et non des moindre celle de la Chopine. Photo pour tous et premiers rayons de soleil au sommet, il est déjà temps de redescendre. Saint Ours est maintenant en vue, les pieds endoloris et le ventre creux nous arrivons pour le déjeuner. Friands, quiches, pizza (pour ceux qui savaient), éclairs, flans et cannettes, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la boulangerie est pillée, la boulangère y trouve son compte et offre ses miches à Aurélien alors qu’on attend toujours Al qui cherche son téléphone dans sa tente repliée.
 
Installation dans les chambrées,  une bonne douche et  quelques heures de repos plus tard les 12 marcheurs délaissent leurs godillots pour enfiler les crampons. L’équipe réserve de St Ours n’étant pas disposée à se prendre une raclée, nous décidons sous un soleil radieux et sur un terrain bien vert de faire un petit touché entre hommes…. Pro Castrais et pro Toulonnais s’affrontent. Adrien court aussi vite qu’il descend une bouteille de Sky, Phil le serein et FX le doyen prennent toujours le plus court chemin entre un point A et un point B, Seb s’inflige des tours de terrain supplémentaires pour canaliser un trop plein d’énergie, Aurélien nous rejoue le petit blond avec une chaussure cassée, jusque-là plutôt lent au démarrage comme une péniche, sur le pré, Al la « Chaloupe »enchaine des déhanchés ravageurs de danseuse de samba brésilienne,  le talon d’Achille de Guillaume relâche et Steph égrène laconiquement les essais Toulonnais. Si le rugby est un sport d’hommes qui en ont sous la ceinture, les Castrais reprennent pourtant du poil de la bête quand de « touché » on passe à « tombé ».  Au final, un score inconnu mais fort équilibré qu’il est grand temps de fêter. Comme on dit la bas : « Nunc est Bibendum ! »
 
Grâce à Aurélien le Transporteur, nous nous rendons à quelques km de là, à Pontgibaud dans un petit restaurant castronomique. Joues de bœuf vs onglets, arrosés d’un petit Moulis sélectionné par Emeric qui en bon talonneur et n’y connaissant rien en vin avait tilté sur le No2 de l’étiquette.  Le diner terminé, nous regagnons ensuite le bar pour regarder le match animé par un enterrement de vie de « jeunes » filles ressemblant plus à la cargaison d’un thonier échoué au milieu du massif Central. Si la bière a bien coulé à flots, la finale n’a pas tenu ses promesses, une intensité rare, peu de jeux au pied, de très beaux enchainements et des favoris qui restent en rade !!! Retour au gite, fatigués et heureux de trouver un bon lit pour une bonne nuit de sommeil….c’était sans compter l’appel du muezzin qui toutes les heures nous rappelait qu’il était bien une heure de plus…
Dimanche, retour sur Paris, sans le bouclier mais sentant la knacki fumée et bercés par le train…tous super contents de notre WE avé les copains, des projets pour l’année prochaine, une envie d’en découdre samedi prochain et bien sûr sans jamais oublier ceux qui ne sont pas venus.
Merci aux organisateurs !
XM