Après une saison
2012-2013 exceptionnelle rugbystiquement parlant, le bureau de l’ACMB, équipe
invaincue depuis novembre, souhaitait marquer le coup et offrir un WE détente à
ses valeureux membres.
Pour des raisons strictement
matérielles, la Nouvelle Zélande étant trop loin et l’Ecosse trop pluvieuse la
destination choisie fut l’Auvergne. La date retenue permettait également de
communier avec le peuple arverne lors de l’éclatante victoire de l’ASM en
finale du Top14 !
Le point de rendez-vous
est fixé au Relay de la gare de Bercy, vendredi à 7h00 du matin avant de
s’envoler par un TER Intercité direction Clermont. Aucun retard n’est permis la
SNCF étant très avare en liaisons vers le pays Bougnat. Nos 12 hommes
fraichement rasés, sac au dos (et valises à roulettes pour ceux qui savaient)
partent à l’aventure pour une joyeuse randonnée de vieux scouts en mal de
camping. Le trajet est direct en passant par Nevers, Moulin, Vichy, Riom….et
finalement Clermont. Devant nos yeux ébahis par tant de charme, la ville jaune
et bleue et un peu noire aussi nous ouvrait enfin ses portes. Le groupe
s’organise, pendant que certains s’occupent de l’intendance, d’autres prennent
possession du Centre d’hébergement Ethique Etape de Saint Ours, réplique de
Marcoussis plantée au milieu d’une petite bourgade aux pieds des Volcans. Après
un déjeuner dans le BarPMUTabacRelaiPosteRestaurant du village, on règle 2 ou 3
détails, notamment comment transporter une grille de BBQ prévue pour un
régiment sur le sac d’Al, point topo, re-fixage de grille, petite photo de
groupe et départ 3 heures après pour l’ascension des mâles béconnais.
Chose rare depuis 6 mois,
le temps est avec nous, du moins il ne pleut pas, le petit groupe traverse
joyeusement la belle campagne auvergnate puis les premiers contreforts et
attaque enfin les pentes vertigineuses et glissantes du premier mont. Alors que
la cordée suit la ligne de crête, le temps se couche, la nature se transforme
et le paysage ressemble désormais plus aux Highland d’Ecosse, ni une ni deux la
discussion glisse immanquablement sur la question existentielle : qui a
pensé à prendre du whisky ? L’obscurité pointant il est grand temps de
trouver un endroit pour le bivouac.
Après 3 hésitations, 2 aller-retours
et 12 analyses différentes du sens du vent, tout le monde se met rapidement
d’accord sur le lieu, un sous-bois moelleux entre deux monts. Les tentes sont
montées en 2 secondes comme dans la pub, le feu est allumé puis déplacé en un
temps record, 10 stères de bois sont ramassés, bref tout le monde s’y met et
les autres discutent. Le campement est opérationnel il est à peine 19h:
keskonfaitmaintenant ? Et là, Jeannot, béret sur la tête avec sa silhouette
de contrebandier pyrénéen eut une idée de génie, « mes poulets, si on
attaquait l’apéro ? » Ce fut certainement le tournant de ce we d’oxygénation !!!
Chacun ayant apporté une
bouteille et en hommes d’expérience, nous savions qu’il fallait faire attention
aux mélanges, toute la stratégie résidait
donc à consciencieusement respecter l’ordre de dégustation, whisky, blanc
rouge, whisky, blanc, rouge etc etc… Après un tour de France des grands crus et
des moins grands, la pluie ayant pris ses quartiers mais bien au chaud grâce à
la ténacité quasi obsessionnelle de Mathieu à entretenir un feu digne des hauts
fourneaux lorrains, nous dégustons un bon cassoulet aldigeois accompagné de
chipo spanghero suivi d’un camembert de la région et de chamalo (pour ceux qui
savaient). Les discussions vont bon train, le niveau intellectuel atteignant
allègrement le 3 de Q-bI. Le monde est refait 10 fois et comme on n’entend pas
les CRS chanter, FX (en bon père de factieuse) sort son carnet de chants, accompagné
d’Aurélien dit le jukebox, des 80’s à la guerre d’Algérie, des prières scoutes
à Sardou, des chansons à boire à Jean Pax… tout le répertoire y passe. Soirée également
pleine d’enseignements où l’on apprend grâce à Emeric que dans la vie il ne
faut jamais se séparer de sa bite, de son couteau et d’un bon rouleau de chatterton,
que si Stéph est aussi assidu à rédiger
sa thèse qu’il ne l’est dans la picole il devrait avoir les félicitations du
jury haut la main ou encore grâce à Guillaume que sauter au-dessus d’un feu de
1.5 mètres quand on a 5g bein ça brule, ou que si vous voulez construire un missile
M51, un drone ou un A380 adressez-vous à Mathieu, tellement bavard qu’il vous
saoulera plus surement qu’une fiole de gnole de l’Aisne ! Progressivement
la petite troupe s’éclaircit et regagne les tentes, on entend toujours pas les
CRS chanter mais 4 ou 5 irréductibles veilleurs tiennent toujours. …bref
sangliers, hamsters, chevreuils et volcans n’ont pas du beaucoup dormir cette
nuit-là.
Le lendemain matin la
brume accroche les sous-bois et les têtes, les campeurs se lèvent et
découvrent les vestiges du soir :
un concombre entier planté dans la terre, une bouteille cassée ou une demi
saucisse baignant dans un fond de Gamay témoignent de la violence des combats. N’en
déplaise à Mittal et la pluie qui est tombée toute la nuit, on se réchauffe
autour du feu qui couve toujours. La panique s’installe parmi les premiers
levés, nous n’avons aucuns récipients pour chauffer l’eau ! Vous qui
n’êtes pas venu, si comme nous vous voulez apprendre à faire du café chaud,
simplement avec un feu, des gobelets et une bouteille d’eau en plastique,
rendez-vous l’année prochaine, Guillaume vous montrera! Petit dej avalé, sac de
couchage roulé et tentes pliées en 20 minutes pas comme dans la pub, nous
sommes tous prêts à partir et nous attendons Al .
Les poches des yeux
encore lourdes mais les poches des sacs allégés de tous liquides, une matinée
de marche avec un temps plus clément, la randonnée cela ne s’invente pas
s’achève par une dernière ascension et non des moindre celle de la Chopine.
Photo pour tous et premiers rayons de soleil au sommet, il est déjà temps de
redescendre. Saint Ours est maintenant en vue, les pieds endoloris et le ventre
creux nous arrivons pour le déjeuner. Friands, quiches, pizza (pour ceux qui
savaient), éclairs, flans et cannettes, en moins de temps qu’il ne faut pour le
dire, la boulangerie est pillée, la boulangère y trouve son compte et offre ses
miches à Aurélien alors qu’on attend toujours Al qui cherche son téléphone dans
sa tente repliée.
Installation dans les
chambrées, une bonne douche et quelques heures de repos plus tard les 12
marcheurs délaissent leurs godillots pour enfiler les crampons. L’équipe
réserve de St Ours n’étant pas disposée à se prendre une raclée, nous décidons sous
un soleil radieux et sur un terrain bien vert de faire un petit touché entre
hommes…. Pro Castrais et pro Toulonnais s’affrontent. Adrien court aussi vite
qu’il descend une bouteille de Sky, Phil le serein et FX le doyen prennent
toujours le plus court chemin entre un point A et un point B, Seb s’inflige des
tours de terrain supplémentaires pour canaliser un trop plein d’énergie, Aurélien
nous rejoue le petit blond avec une chaussure cassée, jusque-là plutôt lent au
démarrage comme une péniche, sur le pré, Al la « Chaloupe »enchaine des
déhanchés ravageurs de danseuse de samba brésilienne, le talon d’Achille de Guillaume relâche et Steph
égrène laconiquement les essais Toulonnais. Si le rugby est un sport d’hommes
qui en ont sous la ceinture, les Castrais reprennent pourtant du poil de la
bête quand de « touché » on passe à « tombé ». Au final, un score inconnu mais fort
équilibré qu’il est grand temps de fêter. Comme on dit la bas :
« Nunc est Bibendum ! »
Grâce à Aurélien le
Transporteur, nous nous rendons à quelques km de là, à Pontgibaud dans un petit
restaurant castronomique. Joues de bœuf vs onglets, arrosés d’un petit Moulis sélectionné
par Emeric qui en bon talonneur et n’y connaissant rien en vin avait tilté sur
le No2 de l’étiquette. Le diner terminé,
nous regagnons ensuite le bar pour regarder le match animé par un enterrement
de vie de « jeunes » filles ressemblant plus à la cargaison d’un
thonier échoué au milieu du massif Central. Si la bière a bien coulé à flots, la
finale n’a pas tenu ses promesses, une intensité rare, peu de jeux au pied, de
très beaux enchainements et des favoris qui restent en rade !!! Retour au
gite, fatigués et heureux de trouver un bon lit pour une bonne nuit de
sommeil….c’était sans compter l’appel du muezzin qui toutes les heures nous
rappelait qu’il était bien une heure de plus…
Dimanche, retour sur
Paris, sans le bouclier mais sentant la knacki fumée et bercés par le train…tous
super contents de notre WE avé les copains, des projets pour l’année prochaine,
une envie d’en découdre samedi prochain et bien sûr sans jamais oublier ceux
qui ne sont pas venus.
Merci aux organisateurs !
XM