Lors du premier match, le succès s’était surtout construit devant, comme le
coach avait dit on colle au ballon, à part quelques envolées remarquables, le
ballon avançait plutôt pas à pas, porté par nos avants particulièrement en
forme ce jour-là, broyant patiemment et inexorablement les os et les cœurs de
nos adversaires jusqu’à franchir la ligne.
Samedi, c’était annoncé par le coach, on changeait radicalement de scenario,
cette fois ci, il fallait coller au ballon ! Idée pour le moins originale
et révolutionnaire ; dans la ferveur du vestiaire tous les acteurs
achetaient aveuglément le mot d’ordre. Le talon devait bien lancer son ballon
en touche, les sauteurs devaient bien l’attraper, les 3eme lignes devaient
chasser, les 9&10 avaient le droit de parler, les centres devaient péter et
les ailiers s’occuper de la finition ! Chacun sa place, chacun son rôle,
c’est propre et c’est huilé comme un bon rollmops!
Au coup de sifflet, et si selon les observateurs nous étions beaucoup moins
nombreux, selon les organisateurs nous étions bien 30 sur le champ, le match
pouvait donc enfin commencer ! Et là, attention les yeux ! Les
spectateurs confortablement debout sur leurs pieds ont tout de suite compris
qu’ils allaient en avoir pour leur argent, pour une fois l’affiche Acte II
allait tenir toutes ses promesses. On allait assister à un grand match, de ceux
qui restent dans la légende.
Concernant le match, on ne reviendra pas en détail sur toutes les actions
d’éclat, pour les illustrer, la collection entière de la Pléiade n’y suffirait
pas, il faudrait un 3ème volet à l’Iliade et l’Odyssée, un Rocky VI,
un Rambo VII, un Louis XXII ou un Top Gun II, bref certains d’entre nous en
reparlerons peut être dans leurs Mémoires mais souvenons-nous juste ici de
quelques faits de jeu.
Et tout d’abord qui avions nous en face ? Des Mooooooooonstres, des
hommes et demi, mi Lomu mi Chabal mi Merle (oui ca fait 3 « mi » mais
ils étaient quand même vachement gros !), des montagnes de muscles à la
technicité rugbystique venue d’ailleurs et même pour l’occasion du pays du Soleil
Levant, des samouraïs, bref des guerriers, des mercenaires, ils allaient nous
rejouer Pearl Harbour, la partie était inégale.
Et nous ? Moins de muscles certes mais une distribution léchée, un
casting équilibré, savant mélange d’intelligence, de fougue, de vice et de
canne, un banc fourni et aussi brillant que les titulaires bref point besoin
d’aller au pays du soleil levant, pour recruter il suffit de faire la sortie
des paroisses, des casernes, des écoles et des universités. Si la dernière fois
nous avions assisté à la ballade des pompiers, samedi c’était la relève de la
classe biberon de l’ACMB ! Et quelle classe ! On avait oublié qu’on
pouvait courir aussi vite ! Même Jeannot (déjà auteur d’un essai) a cru
qu’il avait encore les cannes pour aller planter un deuxième essai de 70m tout
seul….des contre pieds, des relances de Casse Couilles, des balles qui vont à
l’aile ou des ballons piqués en touche, des mauls d’école, des plaquages
propres et nets à la carotide, du sang, des côtes froissées des kamikazes
adverses et des raffuts de FXF ou Max (auteurs de beaux essais de 3/4), bref tous les
ingrédients pour une large, très large victoire 2-6, un match propre où l’on
n’aura juste à regretter quelques vendanges
tardives et excès de confiance ainsi que l’épaule de Boris qui excusez du peu en
aura mis 3 avant de sortir. Et si le fait d’être filmés par nos deux pom pom
girls de circonstance ne nous avait pas fait pousser des ailes ?? On
attend avec impatience l’avant-première, merci !
Et toujours une mention spéciale à nos hôtes, toujours aussi accueillants
et fins gourmets pour le banquet d’après match…..
Et n’oubliez pas, la partie n’est pas finie, ça se joue en 3 manches, le
prochain match, toujours en Bleu Blanc Rose,
on sera encore plus nombreux, ON NE LACHE RIEN !!!!!! Ni le ballon,
ni autre chose…..
Xavier M.